Dans le jargon médical moderne on dit souvent scoper le malade ou encore monitorer (monitoring).
Poser une question aux étudiants «quelle est la conduite à tenir devant une urgence grave» ils vont répondre : d’abords scoper le patient (!)
Certains médecins hospitaliers refusent parfois d’admettre un malade sous prétexte «Il est en état grave et je n’ai pas de scope disponible au service» ou encore ils engueulent les jeunes médecins qui transportent un patient d’un endroit à un autre sans scope (!).
Le scope (ou moniteur de surveillance) est un écran TV qui permet de suivre en permanence les paramètres vitaux comme le rythme cardiaque, le pouls, le taux d'oxygène dans le sang (SpO2), la tension artérielle ou encore la température. Il est relié au patient par des électrodes. En cas de trouble du rythme par exemple, l’appareil déclenche une alarme visuelle et sonore.
Scoper un patient signifie donc surveiller en permanence ses paramètres vitaux en utilisant un petit ordinateur appelé "Scope".
Actuellement ces scopes sont de plus en plus sophistiqués : taille de plus en plus petite, transmission de l’affichage à distance par Wifi, enregistrement des paramètres sur papier, etc.
Le choix de l'appareil est important, ses performances techniques doivent être adaptées aux besoins. Les prix varient de 1000 à 3000 euros environ.
Les équipes du SAMU utilisent toujours des scopes à batterie et couplés à un défibrillateur permettant de choquer le patient en cas d’arrêt cardiaque par FV ou troubles graves du rythme.
Scoper le malade ? C’est bien, mais réfléchissez :
- Rien ne remplace la surveillance humaine +++
- Le scope ne sert à rien lorsque les paramètres des alarmes ne sont pas définis et encore plus lorsque l’alarme sonore est bloquée (on la bloque souvent à cause du bruit !!).
- Le scope ne sert à rien lorsque l’affichage n’est pas visible par le personnel soignant (dirigé vers le mur ou vers le malade ou derrière un obstacle !!). Il n’est pas rare de voir un patient scopé mais il est seul dans sa chambre.
- Il ne sert à rien en absence d’un défibrillateur relié ou à portée de main +++
- Il ne sert à rien en absence d’une trousse d’urgence permettant la réanimation en cas de besoin.
- Il ne sert à rien s'il est relié seulement au secteur électrique, une batterie de secours chargée doit être toujours disponible.
Position des électrodes ECG :
Les électrodes autocollantes sont préférables car ils sont plus stables et ne gênent pas la mobilité du patient. On peut choisir le système 3 ou 5 électrodes
Pinces membres | Électrodes autocollantes |
- Système 3 électrodes autocollantes:
- La rouge (R) est placée sous la clavicule droite.
- La jaune (L) est placée sous la clavicule gauche.
- L’électrode verte (F) est placée sous le rebord costal gauche.
- Système 5 électrodes autocollantes :
- La rouge (R) est placée sous la clavicule droite.
- La jaune (L) est placée sous la clavicule gauche.
- L’électrode verte (F) est placée sous le rebord costal gauche.
- L’électrode noire (N) est placée sous le rebord costal droit.
- L’électrode blanche (C) est placée sur la poitrine droite, en position V1
- Avec les pinces membres :
- Pince rouge au poignet droit
- Pince jaune au poignet gauche
- Pince verte à la cheville gauche
- Pince noire à la cheville droite
On peut même utiliser les 12 dérivations standards pour enregistrer un ECG si les options de l'appareil les permettent.
Surveillance de la tension artérielle TA :
Il faut utiliser un brassard adapté au bras du malade (obèse, enfant, etc). Programmer l'appareil pour mesures automatiques de la TA selon le rythme voulu, par exemple toutes les 5 min ou 15 min ou plus (juste le nécessaire pour ne pas déranger le patient).
Surveillance de la fréquence respiratoire et du SpO2 :
Voir notre article sur ce sujet : "oxymètre de pouls"
Le personnel soignant dispose actuellement de technologies modernes, sophistiquées et coûteuses. Il est impératif de réviser notre enseignement et notre apprentissage.
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