Les perturbations de la coagulation ainsi que des événements thrombotiques sont fréquemment observées chez les patients atteints de COVID-19.

Il est recommandé d’évoquer l’hypothèse d’une embolie pulmonaire (EP) devant une symptomatologie évocatrice en particulier une dyspnée ou une douleur thoracique non formellement expliquées par un autre diagnostic.

Le diagnostic de thrombose veineuse ou d’embolie pulmonaire repose sur un examen clinique, le doppler des membres inférieurs et l’angioscanner thoracique si le patient peut être déplacé. La place des D-dimères reste à déterminer.

Parmi les signes biologiques de l'infection par SARS COV2, on observe une augmentation des D-Dimères (> 3 μg/L), du fibrinogène (> 8 g/L) et une thrombopénie.

Des études ont suggéré que le taux des D-dimères est significativement plus élevé chez les patients souffrant du Covid-19 et d’une maladie grave que chez les autres patients.

DOSAGE DES D-DIMÈRES, QUEL INTÉRÊT EN PRATIQUE ?

Les d-dimères sont les produits de dégradation de la fibrine issus de la formation puis lyse d’un thrombus.

Taux normal < 500 µg/L à ajuster selon l'âge, il est = âge x 10 après 50 ans (exemple pour un patient de 75 ans le seuil des D-dimères est à 750 μg/L)

  • Si négatifs : le diagnostic de thrombose veineuse est très peu probable (Valeur prédictive négative >95%).
  • Si positifs : ne permet pas de diagnostiquer avec certitude la MTEV, plusieurs autres causes sont possibles.
 En pratique, en cas de suspicion faible à modérée de MTEV et de taux de D-dimères inférieur au seuil, le recours à un angio-scanner ou à une scintigraphie de ventilation/perfusion est inutile (1).

 

Dosage des D-Dimères est aujourd'hui utilisé comme marqueur pronostique lors du bilan initial réalisé chez les malades hospitalisés pour une COVID-19 (mais pas chez les patients suivis en ambulatoire). Les taux élevés de D-dimères reflètent la microthrombose vasculaire dans le contexte de coagulopathie associée à la COVID-19 et, selon plusieurs études, ils sont associés à la gravité de la maladie et au risque de passage en réanimation et de décès (1). 

(1) VIDAL : Du bon usage des D-dimères au temps de la COVID-19, 23 décembre 2021 (vidal.fr actualités)

PRINCIPALES SITUATIONS ASSOCIÉES À UNE AUGMENTATION DU TAUX DES D-DIMÈRES
1. L’âge : le taux des d-dimères augmente avec l’âge (10 fois l’âge après 50 ans).
2. Maladie thromboembolique veineuse MTEV (embolie, phlébite, ..)
3. Cancers et métastases,
4. Infections bactériennes ou virales (Covid-19 par exemple),
5. Inflammations (arthrites,…)
6. Traumatismes ou chirurgie récente
7. Les patients hospitalisés (alités) ont des taux de d-dimères plus élevés
8. Dissection aortique
9. AVC
10. Traitement thrombolytique
11. Hémorragies, Hémolyse, CIVD
12. Insuffisance rénale ou hépatique
13. Ischémie myocardique
14. Artériopathie périphérique
15. Insuffisance cardiaque
16. Fibrillation auriculaire
17. Durant la grossesse et la Période néonatale
18. Populations noires
Recommandations 2019 de l’European Society of Cardiology (ESC) pour le diagnostic et la prise en charge des maladies thromboemboliques (MTEV) :

  • Probabilité clinique faible/intermédiaire : D-dimères d’abord. Si positifs : demander un angioscanner thoracique.
  • Probabilité clinique forte : demander un angioscanner thoracique d’emblée, le dosage de D-dimères n’est pas utile.

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Mise à jour Janvier 2022  - efurgences