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 Mise à jour : octobre 2018 

La perfusion intraveineuse est une technique médicale devenue courante depuis la conception de la pochette de perfusion (infusion) par l’américain Donald E. BAXTER en 1931. La conception des solutés isotoniques et le progrès en stérilisation, depuis les années 40, la fabrication des tubulures de perfusions en PVC à usage unique partir de 1950, ont permis l’utilisation de la perfusion comme moyen thérapeutique sécurisé. Cependant, la recherche de solutés de remplissage parfaits et sans effets indésirables est toujours un sujet d’actualité en littérature scientifique.

 

Cet article est une mise au point sur les différents solutés disponibles avec leurs caractéristiques physico-chimiques, les indications et les effets indésirables. Une synthèse à la fin du choix de soluté dans les états de choc et autres pathologies nécessitant un traitement par perfusion.

 Vous pouvez télécharger la dernière version de ce document en PDF : Solutés de perfusion et solutés de remplissage

 

PLan :

I. INTRODUCTION ET DÉFINITIONS

II. LES SOLUTÉS DE PERFUSION
Les solutés de perfusion ne sont pas destinés au remplissage.

  1. Sérum glucosé(SG) ou dextrose
  2. Solutions de Bicarbonate de sodium (NaHCO3), appelé hydrogénocarbonate de sodium
  3. Solutions de perfusion à effets osmotiques : Mannitol

III. SOLUTÉS DE REMPLISSAGE

  1. Les Cristalloïdes : NaCl 9% isotonique ou SSI et hypertonique - Lactate Ringer et autres solutés Solutés balancés Isofundine (malate-acétate) et Plasmalyte (gluconate-acétate)- RescueFlow®
  2. Les Colloïdes : Gélatines (Plasma, Plasmion, Plasmagel) - Hydroxyethylamidons (HEA) - Albumine

III. CHOIX THÉRAPEUTIQUE :

  • Les états de choc : hémorragique, septique, anaphylactique et cardiogénique
  • Déshydratation extracellulaire et intracellulaire
  • Brûlures

 

Le kyste pilonidal ou sinus pilonidal, est une formation kystique induite par des inclusions pilaires, parfois appelée à tort kyste sacrococcygien, vu qu'elle épargne toujours le sacrum et le coccyx.

Rare chez l'enfant et l'adulte d'âge mur, le kyste pilonidal est la maladie des jeunes quasi-exclusivement, majoritairement masculins.

Les facteurs de risque :

Outre l'âge jeune et la pilosité, la transpiration est presque toujours constante. Par modification du PH cutané qu'elle induit, elle favorise la pénétration des poils dans la peau, à travers de minuscules orifices, appelés orifices ombiliqués. La transpiration est aggravée par les sous-vêtements synthétiques et serrés.

Si le siège largement préférentiel est le sillon interfessier, d'autres localisations beaucoup plus rares peuvent exister, notamment l'ombilic et les espaces interdigitaux chez les coiffeurs et les éleveurs de moutons, lors de la tonte.

Le kyste ne dépasse pas en profondeur la graisse sous-cutanée, même au stade de l'abcès et s'arrête toujours avant l'aponévrose présacrée, qu'il épargne.

Le diagnostic :

Il est habituellement facile dans la forme chronique, devant une localisation interfessière et la présence d'orifices ombiliqués, qui est quasi-pathognomonique. Plus latéralement, des orifices fistuleux peuvent être visibles, simples ou multiples et parfois à bonne distance du kyste, dans la peau périnéofessière, témoignant de l'étendue du kyste. Les différents orifices communiquent toujours entre-eux.

Le diagnostic peut être fait dans la forme aiguë, au stade de l'abcès, témoignant d'une surinfection du kyste. Il est alors très douloureux, siège d'une atteinte inflammatoire de la peau en regard et souvent une fièvre associée. Non traité, il devient invalidant, mais dans certains cas favorables, il peut se rompre spontanément, ce qui soulage habituellement le patient.

Le traitement :
- Au stade de l'abcès, il peut être fait en un temps, si le kyste n'est pas très volumineux, mais le plus souvent en deux temps, moyennant une mise à plat première de la cavité abcédée, associée à une antibiothérapie probabiliste (souvent anti-staphylococcique).
La mise à plat peut être réalisée sous anesthésie locale chez des patients coopérants, au mieux par une incision en croix, aussi étendue que possible, afin d'assurer un large drainage. Ceci permet une réduction de la taille du kyste en quelques jours.

Secondairement et idéalement après un délai d’une semaine, l'exérèse complète du kyste résiduel est alors réalisée. A défaut, la récidive est la règle.

- A froid, le traitement radical ne peut être que chirurgical et dans tous les cas, l'exérèse doit être complète, passant en zone saine:

4 options sont alors possibles :

  • L'exérèse à ciel ouvert et la cicatrisation dirigée : cette technique est sécurisante et peut être réalisée sous anesthésie locale, si le kyste n'est pas très volumineux, mais elle est astreignante. Elle nécessite des soins locaux réguliers et longs (en moyenne 6 semaines), une surveillance assidue du chirurgien et surtout un nettoyage soigneux et ablation des poils pouvant recoloniser de la plaie, source de récidive.
  • La fermeture immédiate en 2 plans après exérèse, peut être réalisée, si le kyste n'est pas infecté, ou très étendu et autorise une suture sans tension.
  • La plastie en LLL, a eu son heure de gloire, car elle raccourcit les délais de cicatrisation, mais nécessite un drainage externe en post-opératoire et une position couchée sur le ventre les premiers jours. Contrairement à ce qui était attendu, elle expose à plus de récidives.
  • La technique de Karydakis : est une plastie à minima, permettant une suture sans tension des plans, sous-cutanés et de la peau. Elle raccourcit les délais de cicatrisation et donne moins de récidives; néanmoins, la cicatrice est arciforme, mais peu gênante sur le plan esthétique. Par contre il faut noter un risque majoré d'hématome sous-cutané et d'infection locale, habituellement sans gravité, mais nécessitant le débridement de la plaie. Il n'est pas toujours nécessaire de retirer tous les fils de suture et au final, le délai de cicatrisation est plus court et les soins locaux simplifiés.

Prévention des récidives :
Quelque soit le technique, il y a un risque de récidive ultérieur, tant qu'on ne prend pas en considération les facteurs de risque maitrisables, qui sont la transpiration et la pilosité.

Il est alors conseillé après cicatrisation complète, de faire une dépilation locale (en moyenne tous les 15 jours), au moins les 6 premiers mois, de porter des sous-vêtements amples en coton léger et de nettoyer tous les matins la zone opérée, simplement à l'eau sans frotter (à la douchette ou avec un gant de toilette, et sans savon ou antiseptique).

Il convient en outre de prévenir le patient qu'en cas de moindre symptôme anormal, suintement ou saignement, il faut revoir son chirurgien, qui constate souvent la présence de poils incrustés, dont l'ablation à ce stade suffit pour la guérison.

©2019 - Dr FATHI DERBEL - Dr HAOUALA MOHSEN - chirurgiens

Recommandation de bonne pratique Février 2019

Haute Autorité de Santé (HAS) - Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française (SPILF) - Société Française de Dermatologie (SFD)

Mise à jour de la conférence de consensus de 2000 «Prise en charge de l’érysipèle et de la fasciite nécrosante» et traitement de certaines infections cutanées courantes et des plaies chroniques.
- Prise en charge de l’érysipèle et des dermohypodermites bactériennes non nécrosantes (DHBNN)
- Prise en charge de la fasciite nécrosante et des dermohypodermites bactériennes nécrosantes
- Prise en charge des plaies chroniques (ulcère de jambe, escarre)
- Prise en charge des furoncles, de l’anthrax et de la furonculose
- Prise en charge des abcès cutanés
- Prise en charge de l’impétigo et de l’ecthyma

SYNTHÈSE :
Prise en charge de l’érysipèle et des dermohypodermites bactériennes non nécrosantes (DHBNN):

La dermohypodermite bactérienne non nécrosante (DHBNN) est une infection aiguë non nécrosante d’origine bactérienne, limitée au derme et à l’hypoderme.
Le terme «érysipèle» n’est plus utilisé,
Elles sont principalement dues au streptocoque (dont le β-hémolytique du groupe A dans 58 à 73 % des cas), plus rarement autres bactéries que les streptocoques sont en cause.

Diagnostic :
Clinique :
D’apparition brutale, placard inflammatoire de dermohypodermite (érythème, chaleur, œdème, douleur) bien circonscrit, unilatéral en cas de localisation au membre, accompagné ou précédé de fièvre et/ou de frissons. Il s’accompagne inconstamment d’une adénopathie régionale ou d’une traînée de lymphangite.
Une porte d’entrée est à rechercher toujours, les morsures animales et les plaies en milieu aquatique sont des situations particulières à traitement spécifique.
Siège : souvent aux membres, très rarement à la face, les fesses et les organes génitaux externes.

Signes de gravité : (évoquer une fasciite nécrosante dans ce contexte)
- signes généraux de sepsis (Score de qSOFA chez l’adulte : troubles de conscience, fréquence respiratoire > 22/minute et PAS < 100mmHg), ou de choc septique.
- douleur particulièrement intense, discordante avec les signes locaux, impotence fonctionnelle,
- signes locaux de gravité : lividités, taches cyaniques, crépitation sous-cutanée, hypo- ou anesthésie locale, induration dépassant l’érythème, nécrose locale,
- extension rapide des signes locaux en quelques heures,
- aggravation des signes locaux 24 à 48 heures après l'introduction de la première antibiothérapie, malgré un traitement adapté.

Terrain à risque :
Obèses, Immunodéprimés, enfants, sujets âgés >75 ans

Examens complémentaires :
Les examens complémentaires biologiques ou radiologiques ne sont pas nécessaires (sauf cas particuliers) et ne doivent pas retarder le traitement.
La thrombose veineuse profonde associée est exceptionnelle.

Traitement :

Le traitement recommandé d’une DHBNN non compliquée est en première intention une antibiothérapie orale :

Chez l’adulte :

  • en première intention : Amoxicilline : 50 mg/kg/jour en trois prises avec un maximum de 6 g/jour,
  • en cas d’allergie à la pénicilline : Pristinamycine (1 g x 3/jour) ou Clindamycine (600 mg x 3/jour, et jusqu’à 600 mg x 4/jour si poids >100 kg).

Chez l’enfant :

  • Amoxicilline-Acide clavulanique : 80 mg/kg/jour d’amoxicilline en 3 prises par jour (sans dépasser 3g/jour),
  • si allergie aux ß-lactamines :
    Clindamycine : 40 mg/kg/jour en 3 prises par jour (enfants >6 ans),
    ou Sulfaméthoxazole-triméthoprime : 30 mg/kg/jour (exprimé en sulfaméthoxazole) en 3 prises par jour (forme suspension buvable pour enfants <6 ans).
  • Il faut tenir compte du poids du patient lors de la prescription d’antibiotiques.
  • Il est recommandé de prescrire ce traitement pour une durée de 7 jours.
  • La régression complète des signes cutanés est souvent retardée (2, voire 3 semaines) par rapport aux signes généraux, et un tel délai ne doit pas conduire à prolonger l'antibiothérapie.
  • Il est recommandé de ne pas prescrire d’antibiothérapie locale.
  • Il est recommandé de ne pas prescrire des corticoïdes ou des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) pour le traitement d’une DHBNN.

 Pour en savoir plus : Site HAS-Santé recommandations

 Lisez notre article en rapport :Traitement des infections courantes

2019 - efurgences.net

 La Natrémie normale est comprise le plus souvent entre 138 et 146 mmol/L

 L’hyponatrémie est définie par une natrémie inférieure à 135 mmol/L

En pratiqueon y tient compte lorsqu’elle inférieure à 130 mmol/L et considérée comme profonde au-dessous de 120 mmol/L.

  Notre article en PDF hypenatrémie, hyponatrémie : Fiche de synthèse à télécharger

Voir également sur notre site  :
Hyponatrémie, diagnostic et traitement symptomatique (Cours Pr S. Bouchoucha)


Le traitement en urgence est nécessaire seulement dans les formes aigues sévères ou chroniques symptomatiques et devrait être toujours progressif.

Les hyponatrémies, dans la grande majorité des cas asymptomatiques, sont découvertes habituellement de manière fortuite, à l’occasion d’un bilan systématique lors d’une consultation ou d’une hospitalisation.

L’hyponatrémie aiguë symptomatique est une urgence à cause du risque de l’œdème cérébral et sera corrigée lentement après le diagnostic étiologique avec perfusion de 150 ml de NaCl 3%.(voir dans notre article comment préparer un soluté de NaCl 3% à partir du NaCl 20%).

L’hypernatrémie se définit par une concentration plasmatique de sodium supérieure à 145 mmol/L traduisant une hyperosmolarité et révèle le plus souvent une déshydratation intracellulaire. Elle est beaucoup plus rare que l’hypernatrémie et se voit surtout aux extrêmes d’âge et chez les hospitalisés en réanimation. La soif, ainsi que la capacité du rein à concentrer les urines protègent en principe les sujets normaux de l’hypernatrémie.

L'objectif principal du traitement est la normalisation de la volémie et de l'eau libre par l’hydratation soit par voie orale si le patient est conscient soit par voie parentérale.

 Mise à jour 2018 

Malgré le progrès en médecine durant les 3 dernières décennies, et l’arsenal thérapeutique de plus en plus étendu, l’hypertension artérielle (HTA) reste un fléau mondial et un facteur important de morbidité et de mortalité. Les médecins généralistes et les cardiologues sont les premiers concernés dans le dépistage, le traitement et le suivi de cette maladie chronique. Le recours aux urgences pour tension artérielle élevée est fréquent mais il est rarement justifié. Le problème est soulevé depuis les années 90 : quelle HTA à traiter en urgence et comment la traiter ? Faut-il traiter les chiffres ou les malades ?

Des publications récentes ont étudié ce sujet et ont mis au point des stratégies précises qui permettront de mieux prendre en charge les malades hypertendus aux urgences.

Cet article est une mise au point sur les urgences hypertensives selon les dernières recommandations des sociétés savantes: SFMU 2005, l’American Heart Association (AHA) en 2017 et des sociétés européennes ESC/ESH en 2018

PLAN :

  1. Un peu d’histoire
  2. Épidémiologie
  3. Définitions
  4. Tableaux cliniques des urgences hypertensives
    - hypertension maligne
    - encéphalopathie hypertensive
    - hypertension élevée avec souffrance viscérale
    - hypertension chez la femme enceinte
    - hypertension secondaire
    - conduite à tenir devant une urgence hypertensive
    - tableau du traitement selon la pathologie
    - tableau des médicaments injectables, indications, doses, précautions particulières

 Téléchargez cet article en PDF :   Hypertension artérielle et urgences hypertensives

 

DIAPORAMA LES URGENCES HYPERTENSIVES

 Vous pouvez télécharger également le diaporama en PDF :
Les urgences hypertensives, cas cliniques et conduites à tenir en pratique - Diaporama