2025 Mise à jour :

Infections urinaires compliquées chez l’enfant, Société européenne de pédiatrie 2025
Bryant et al : Guidelines for Complicated Urinary Tract Infections in Children. The Pediatric Infectious Disease Journal • Volume 44, Number 6, June 2025. À lire en PDF 

1. Résumé du document
Les lignes directrices ESPID 2025 définissent les infections urinaires compliquées (Complicated Urinary Tract Infections cUTI) comme des infections urinaires chez des enfants présentant un risque accru d’échec thérapeutique ou de complications. Le terme permet de distinguer ces situations des infections urinaires simples.

Les auteurs identifient cinq catégories d’enfants à risque :

  1. anomalies anatomiques ou fonctionnelles,
  2. infections urinaires récidivantes,
  3. présentation sévère (fièvre, sepsis, bactériémie),
  4. maladies systémiques chroniques
  5. et âge néonatal.

Le diagnostic repose sur un prélèvement urinaire de qualité, une culture positive et des signes urinaires (pyurie, bactériurie).
L'échographie rénale et vésicale est recommandée pour détecter des anomalies comme une hydronéphrose, des signes d'obstruction ou un reflux vésico-urétéral.
L’approche diagnostique vise à détecter les enfants susceptibles de développer des complications, telles que les cicatrices rénales ou la dysfonction rénale.

La prise en charge repose sur une évaluation individualisée. En cas de sepsis ou de bactériémie, une antibiothérapie IV immédiate est recommandée. Une fois l'enfant stabilisé, un passage à une antibiothérapie orale est conseillé lorsqu'un traitement actif est disponible.

Les durées recommandées, plus courtes que par le passé, sont de 5 à 7 jours pour les fluoroquinolones et environ 7 jours pour les autres antibiotiques, dans les cas d'évolution favorable.

L’ajustement de l’antibiothérapie selon l’antibiogramme est un point clé afin de réduire les résistances et d'éviter des traitements inutiles à large spectre.

Un suivi spécialisé en néphrologie ou urologie pédiatrique est recommandé chez les enfants présentant des anomalies anatomiques, des récidives multiples, une réponse insuffisante au traitement ou des complications potentielles comme la cicatrisation rénale.

2. Critères diagnostiques

  • Prélèvement urinaire adéquat : cathéter, ponction sus-pubienne ou méthode adaptée selon l’âge.
  • Présence de pyurie et bactériurie.
  • Culture positive confirmant l’infection.
  • Signes de complication : fièvre persistante > 48 h, douleurs lombaires, sepsis, bactériémie.
  • Échographie rénale et vésicale recommandée systématiquement en présence d’un risque de cUTI.

3. Antibiothérapie recommandée
Traitement empirique recommandé :

  • Céphalosporines de 3e ou 4e génération.
  • Pipéracilline–tazobactam en cas de risque de pathogènes résistants.
  • Carbapénèmes si antécédents de germes multirésistants.
  • Fluoroquinolones possibles dans certaines situations chez l’enfant.

Durée du traitement :

  • 5–7 jours pour les fluoroquinolones si bonne réponse clinique.
  • 7 jours pour les autres antibiotiques dans les cas simples évoluant favorablement.
  • 7 jours en cas de bactériémie à gram négatifs avec amélioration.

Optimisation du traitement :

  • Adapter l’antibiothérapie au résultat de l’antibiogramme
  • Privilégier un passage IV → oral dès que possible si stabilité clinique et tolérance orale.

4. Suivi et prise en charge spécialisée

  • Consultation spécialisée recommandée en cas d’anomalies urologiques structurelles.
  • Suivi renforcé pour les enfants avec IU récidivantes ou mauvaise réponse initiale.
  • Surveillance de la fonction rénale à long terme (risque d’hypertension, cicatrices rénales).

Anciennes recommandations :

2018 - Recommandations pour la prise en charge des infections urinaires communautaires de l’adulte - Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française (SPILF)
Des nouvelles recommandations et mise à jour de la prise en charge des infections urinaires communautaires de l’adulte

  • Nouvelle classification : IU simples – IU à risque de complications
  • Différentes situations cliniques : cystites – Pyélonéphrites selon le terrain : homme, femme, grossesse
  • Nouvelles recommandations concernant la prescription des antibiotiques

Cet article est publié dans la revue "Médecine et Maladies Infectieuses"

Caron F, et al. : Recommandations pour la prise en charge des infections urinaires communautaires de l’adulte - Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française (SPILF) - Actualisation 2017. Médecine et Maladies Infectieuses 2018;48(5):327-358 (Elsevier Doi : 10.1016/j.medmal.2018.03.005)


2024 :
F. Madhi & al : Antibiothérapies curatives des infections urinaires de l’enfant. Journal de pédiatrie et de puériculture 37 (2024) 150—157. Lien Elsevier Masson https://doi.org/10.1016/j.jpp.2024.03.002

Les infections urinaires représentent les infections bactériennes les plus fréquemment documentées en pédiatrie. Les choix thérapeutiques proposés dans ce guide sont issus des recommandations publiées par le Groupe de pathologie infectieuse pédiatrique (GPIP), lala Société française de pédiatrie (SFP) et la Société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF). En dehors de situations particulières (nouveau-né, neutropénie, sepsis), une bandelette urinaire positive pour les leucocytes ou les nitrites doit précéder la réalisation d’un examen cytobactériologique des urines et toute antibiothérapie. Après avoir augmenté régulièrement entre 2000 et 2012, la proportion de souches de Escherichia coli résistantes par production de ß-lactamases à spectre étendu (E-BLSE) est stable ces dix dernières années, entre 7 et 10 % en pédiatrie. Cependant, il n’est pas exceptionnel qu’aucun antibiotique administrable par voie orale ne soit actif, conduisant soit à prolonger le traitement parentéral, soit à utiliser une association non-orthodoxe comme céfixime + acide-clavulanique. Dans l’objectif d’épargner les antibiotiques de la classe des pénèmes et de favoriser la prise en charge ambulatoire, ce guide privilégie un traitement initial des infections urinaires fébriles en cas de suspicion ou d’infection à E-BLSE, par l’amikacine. Celle-ci reste active sur la majorité des souches d’enterobacterales productrices de ß-lactamases à spectre étendu. Elle est donnée en monothérapie pour les patients pris en charge aux urgences pédiatriques ou hospitalisés.

2015 : Diagnostic et antibiothérapie des infections urinaires bactériennes communautaires de l’adulte.
Recommandations de la SPILF.
Nouvelle définition des infections urinaires
Diagnostic de pyélonéphrites aiguës et de cystites
Traitement antibiotique

Lien de téléchargement du document : Site infectiologie.com

 Lisez nos articles en liaison :

Bandelettes urinaires pour dépistage des infections

Traitement des infections courantes